Une vision partielle de la masse tumulaire

 Sur les base d’une méthodologie empruntée à l’archéologie du bâti, les lectures stratigraphiques des deux parois de la tranchée ont été réalisées, sans préjuger du caractère homogène de l’ensemble de l’architecture du tumulus. En abordant un monument de plus de 80 m sur seulement 4 m de large, cette opération constituait un réel défi à la fois en termes scientifique mais également pédagogique.  Les résultats obtenus permettent de restituer une vision partielle mais compréhensible pour le plus grand nombre de l’architecture interne du Petit Dognon.

L’architecture interne du Petit Dognon

 La construction du monument s’organise autour d’une colonne vertébrale formée d’un mur longitudinal complété par des murs transversaux obliques disposés en arêtes de poisson.

Les matériaux ont été mis en place par modules de l’extérieur vers l’intérieur, jusqu’à la partie centrale du tumulus. Quatre à cinq niveaux d’arases et de rampes d’accès ont été nécessaires. Les remplissages internes s’opèrent suivant différentes modalités, par l’utilisation d’alvéoles, de caissons et de remplissages aléatoires. Une paroi en bois a été identifiée dans une coupe. Elle permettait de retenir les matériaux.

Les parements externes observés à l’ouest de la tranchée montrent une succession d’aménagement avec un parement, un chemisage et une banquette. À l’est, le parement et la banquette semblent montrer une reprise architecturale.

Il est intéressant de souligner que ce tumulus est essentiellement construit avec de la pierre sèche. Il n’y a aucun remplissage de terre/cailloutis.

De l’observation archéologique à la restitution  

 Combinée aux observations réalisées lors des fouilles archéologiques, l’expertise des compagnons maçons dans le domaine de la pierre sèche a été primordiale pour mettre en œuvre le savoir-faire des bâtisseurs néolithiques avec des matériaux locaux. Chaque partie des parois reconstituées reflète l’ensemble des observations architecturales effectuées avec soin et minutie.

Ce travail collaboratif, entre archéologues et acteurs de la conservation et de la valorisation du patrimoine, constituera, sans nul doute, une référence dans le domaine de la mise en valeur du mégalithisme.